Elon Musk se donne encore un an à la tête de Twitter, pour le « stabiliser »


Elon Musk a bien prévu de tenir sa promesse de passer la barre de Twitter… Mais il le fera d’ici un an, le temps de « stabiliser » financièrement le réseau social qui subit le contrecoup des décisions de son nouveau PDG.

Lors du World Government Summit à Dubaï, le PDG de Twitter Elon Musk a déclaré en interview qu’il laisserait les rennes du réseau social qu’il a fraîchement acheté à un autre PDG d’ici un an. Avant cela, il déclare : « J’ai besoin de stabiliser l’organisation, être sûr que [Twitter] est en bonne santé et que le plan de route de nos produits est proprement mis en place. […] J’imagine qu’un bon timing pour trouver un nouveau PDG serait d’ici la fin de l’année. Je pense que la stabilité sera atteinte à ce moment. »

Cette déclaration est à remettre dans le contexte du réseau social, mais surtout de toutes les décisions prises par son nouveau patron depuis son arrivée. La série Elon Musk, chef de Twitter, a en effet de multiples épisodes qu’il faut bien suivre par ordre chronologique pour comprendre la descente aux Enfers du discours publique entourant le réseau social.

Le PDG qui ne voulait pas assumer ses responsabilités

Sur le pur aspect financier, il faut voir que le grand plan du nouveau chef est de passer la majeure partie des bénéfices de l’entreprise sur les revenus des abonnés payants, plutôt que sur la publicité qui représentait la majeure partie de l’argent engrangé par la plateforme jusque-là. C’est pourquoi il a décidé unilatéralement de supprimer la certification Twitter et la transformer en Twitter Blue, un abonnement payant à 11 euros par mois en France qui permet de voir moins de publicités, poster des vidéos plus longues, et bien sûr récupérer la petite coche bleue qui était synonyme d’un certain statut auparavant.

Mais voilà : cette encoche bleue avait été créée afin de lutter contre la désinformation, et permettre d’identifier rapidement les comptes officiels face aux nombreuses parodies qui pullulent sur l’oiseau bleu. À la minute où Elon Musk a commencé à éroder cette certification, de nouvelles parodies s’attaquant aux comptes des géants pharmaceutiques ou de grandes marques du divertissement sont apparues et ont créé un buzz énorme, mettant à mal la confiance des partenaires financiers de l’entreprise.

Naviguant de décision impopulaire en décision impopulaire, sans même parler des nombreux départs forcés ou voulus dans les équipes du site web, Elon Musk s’est fendu d’un sondage demandant à la communauté du réseau social si elle souhaitait qu’il reste PDG. L’homme d’affaires a même promis qu’il s’en tiendrait au résultat. Sans surprise, environ 60% ont voté en faveur de son départ et en décembre de l’année dernière, Elon Musk s’est mis en quête d’une personne « assez folle pour reprendre ce boulot » selon ses propres mots, sans y arriver. Depuis, les dernières rumeurs font état d’une crise d’égo de l’homme d’affaires qui aurait forcé ses développeurs à privilégier la popularité de son profil dans tous les flux, et viré un collaborateur pour avoir déclaré que le patron était tout simplement moins populaire qu’il ne le pensait.

Cette nouvelle annonce faite au World Government Summit souligne bien comme tenir cette promesse n’est pas forcément dans les plans d’Elon Musk. Il semble que même s’il le voulait vraiment, il ne trouverait personne pour le succéder à la tête d’un réseau social dont l’image a été aujourd’hui dévastée par son arrivée. Mais le PDG affiche une confiance tranquille sur les finances de Twitter, qui a subi l’exode des budgets marketing des marques et dont l’abonnement Blue n’a été pris que par un ridicule 0,1% de son audience à travers le monde. Même les fans de l’entrepreneur paraissent vouloir le voir revenir à la tête de Tesla plutôt que de continuer dans cette nouvelle entreprise. Qui sait réellement pour combien de temps ?

Source : Bloomberg

Maxime "OtaXou" Lancelin-Golbery



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Catégorie article Politique

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